Les problèmes

Le crash de l'hydravion

Un accident est venu perturber les derniers jours de tournage.

Pour les besoins du rôle, Harrison Ford, poursuivi par les Indiens devait sauter à l'eau, rejoindre l'avion à la nage et monter à son bord pendant que celui-ci décollait.

Tout se déroula comme prévu à un détail près… Pour atteindre l'habitacle, le poids combiné de la caméra et de Ford rendit la manœuvre très difficile pour le pilote. Alors que l'avion avait atteint une altitude de vingt pieds (environ 6 m), il disparut derrière la cime des arbres et s'écrasa ! Sortis miraculeusement, indemnes de l'accident, Ford et le pilote retournèrent une nouvelle fois la scène…

Fred Sorenson (Jock) : « Nous décollions dans un secteur très étroit et sinueux du fleuve avec une caméra fixée sur l'aile droite de l'avion. Harrison était censé monter dans le cockpit et hurler, "serpent !" Mais avec la porte ouverte et la caméra sur l'aile, l'avion ne tournait pas à droite - nous nous sommes écrasés et avons déchiré les flotteurs. Pour le continuer à flotter, nous avons fini par attacher l'idole en pierre que vous voyez au début du film, au côté de l'avion (elle était réalisée en mousse de styrol !). »

L'hydravion
L'hydravion
L'hydravion

Ces photos sont tirées de l'album personnel d'Henry et Alice Strauch qui étaient sur place à Hawaii en octobre 1980. Voir aussi la page véhicules.

Le feu aux studios d'Elstree

Frank Marshall : « Pour les extérieurs de cette scène nous nous sommes servi d'une peinture sur verre, faite à I.L.M. [Un tournage à l'économie], ce qui nous a fait économiser pas mal d'argent. Nous devions utiliser du feu durant une bataille dans le bar, mais nous nous sommes vite aperçus que le feu n'est pas très facile à contrôler… Et l'on a dû reconstruire le Raven Bar parce qu'on était allé un tout petit peu trop loin. » S.F.X. N°13

L'incendie du bar de Marion devait être tourné en continuité, c'est-à-dire dans l'ordre chronologique des événements, afin de ne pas avoir à reconstruire les éléments de décor brûlés. Pour créer le feu, le superviseur des effets spéciaux Kit West enduisit le décor de gel inflammable. Il s'agit d'un liquide incolore qui présente la particularité de brûler sans endommager son support, sauf en cas de combustion prolongée. C'est ce produit qui est badigeonné sur le dos des acteurs supposés être en feu.

Tout au long de la semaine, le décor fut progressivement envahi par les flammes. Les pompiers du studio était sur le plateau, prêts à intervenir encas de problème. Et problème il y eut…

Aux deux tiers de la propagation simulée de l'incendie, la chaleur dégagée par les flammes atteint un tel niveau que le tournage devint brusquement insupportable. L'équipe s'aperçut alors avec émotion que le feu était monté jusqu'au sommet du décor et qu'il attaquait les plafonds du studio. Déjà, les passerelles en bois supportant les projecteurs étaient en flammes… C'est le bâtiment entier qui menaçait d'être la proie des flammes ! L'équipe évacua les lieux de toute urgence, tandis que les pompiers intervenaient pour maîtriser le début d'incendie. Le studio ne subit que peu de dégâts, mais une large portion du décor était partie en fumée. Il fallut tout reconstruire pour terminer la séquence. S.F.X. N°13

Le saviez-vous ?

Le Raven bar comportait un étage que devait présenter un incroyable plan séquence (à l'aide de la Louma), mais bien que parfaite, la séquence fut largement raccourcie pour un problème de rythme dans le film.

Problèmes de santé

La tourista

Le marché de la ville devait accueillir la scène titanesque opposant le fouet d'Indy au sabre d'un géant patibulaire. On connaît aujourd'hui le gag inénarrable qui fut improvisé pour abréger l'action. Selon les témoignages, l'idée serait venue soit d'Harrison Ford, victime de terribles maux d'estomac dus à la nourriture locale et incapable d'assurer le combat, soit de Steven Spielberg, obsédé par l'idée d'abréger ce tournage saharien très pénible. Le fait est que le gag est tout à fait crédible et se situe dans la logique du personnage à ce moment-là. Indy doit retrouver Marion et n'a pas de temps à perdre avec un roi du sabre…

Grâce à cette improvisation, trois jours de tournage furent économisés ! Ce fut la scène la plus applaudie de tout le film. S.F.X. N°13

Steven Spielberg : « Harrison était atteint de la tourista. Il était constamment plié en deux ; il n'arrivait pas à se redresser, à se tenir debout, et courait sans arrêt vers les toilettes. » L'Écran Fantastique N°22

Harrison Ford : « J'en étais à ma cinquième semaine de dysenterie… Je suis arrivé en trombe sur le plateau, à 5h30 du matin ; j'étais impatient de me ruer sur Steven et de lui faire part de cette idée. De cette façon, nous pouvions gagner quatre jours sur ce foutu tournage ! J'ai fait cette suggestion à Steven "descendons tout simplement 'cet emmerdeur !' (Steven, I can't do this, let's just shoot the son-of-a-bitch!)", il m'a répondu qu'il avait eu la même idée, le matin même ! » Starfix N°16

Voir aussi les scènes coupées.

Le saviez-vous ?

Anecdotes :

Terry Richards (cascadeur) : « J'ai rencontré Steven Spielberg, qui m'a demandé si je pouvais faire un peu de jonglerie avec une épée ? J'ai répondu, "bon pas vraiment…"
Ils avaient une épée et je l'ai juste fait tournoyer un peu. Steven m'a dit : "C'est très bien, on se voit en Tunisie !"

'Un combat s'ensuit', c'est tout ce qui était indiqué dans le scénario. Maintenant, il n'y a pas vraiment beaucoup de choses que vous pouvez faire avec une épée contre un fouet, vous voyez ce que je veux dire ?

Sur le tournage en Tunisie, Spielberg m'a dit : "Tiens toi là" et ils ont fait un plan de moi faisant tournoyer le sabre. Steven m'a dit : "Prends une attitude menaçante". Et alors il a essayé quelque chose avec le fouet "Pendant que tu marches vers lui, il fait claquer son fouet devant ton visage". Et c'est ce que nous avons fait. Visiblement la scène était totalement improvisée, il faisait chaud, Harrison était malade, Spielberg a fini par dire : "Oh, just shoot him ! »

John Rhys Davies raconte aussi une anecdote pour le moins embarrassante…

John Rhys-Davies : « Je n'ai jamais été si malade sur un tournage. Je crois que j'avais le Choléra. J'avais au moins 40 degrés de fièvre. J'étais mourant. Il y a une scène qu'ils ont coupée, où un soldat reçoit l'ordre de m'abattre. Steven m'a dit : "Peux-tu te baisser un peu ?" Je me suis baissé et j'ai rempli ma djellaba devant 200 personnes et je m'en fichais… » DVD de bonus

La plupart de l'équipe fut très malade pendant le tournage Tunisien sauf Spielberg. Il avait bien écouté les récits du tournage Tunisien de Star Wars, et prudent, avait apporté d'Angleterre ses propres conserves (120 boîtes achetées chez Sainsbury's). Il les mangeait matin, midi et soir, à même la boîte, à la fourchette ou à la cuillère, sans les réchauffer !

Une chaleur accablante

Steven Spielberg : « C'est le tournage en extérieurs le plus éprouvant que j'ai jamais connu. La température moyenne à l'ombre était de 130 degrés Fahrenheit (54°C) dans le Sahara. Nous étions un peu soulagés lorsque le vent se levait vers les quatre heures de l'après-midi et rafraîchissait l'air alors, il ne faisait plus que 110 degrés Fahrenheit (43°C). »

Son équipe britannique demeurait imperturbable… Des vétérans aguerris par les deux expéditions Star WarsStarfix N°16

Le saviez-vous ?

Steven Spielberg : « George est venu à La Rochelle pour la première semaine du tournage, puis il est rentré chez lui à cause d'un terrible mal de mer. Quand il est venu en Tunisie pour s'occuper de la deuxième caméra, il a non seulement attrapé un mauvais coup de soleil, mais son visage a doublé de volume.

En filmant autour de moi, j'aurai pu réaliser un film d'horreur ! »

L'aile volante

Au feu les pompiers !

Lors de l'incendie de l'Aile Volante chargée de transporter l'Arche, les pompiers de la région furent un peu dépassés par les évènements. Non seulement c'est un petit filet d'eau qui sortit de leurs lances d'arrosage, mais de plus, ces lances furent à leur tour victimes des flammes ! La production dut alors faire usage de son propre matériel anti-incendie pour mettre fin à cette scène digne d'un vieux Charlot. S.F.X. N°13

Le saviez-vous ?

Lors de la séquence de l'explosion de l'Aile Volante, le mirador était sensé s'effondrer. Mais quand les flammes et la fumée se sont dissipées, le mirador était toujours debout ! Apparemment, il n'avait pas été assez scié.

L'accident d'Harrison Ford !

Dans son combat autour de l'aile volante, Harrison Ford devait éviter la roue de l'avion qui menaçait de l'écraser en faisant un bond en arrière. La scène fut répétée plusieurs fois avec succès, mais pendant le tournage… Il se fit prendre le pied sous la roue de l'avion. Heureusement, le pilote fit fonctionner les freins avant que son genou n'ait été écrasé. Sous le soleil brûlant les pneus s'étaient ramollis, une vraie chance pour Ford qui s'en tire bien, « Il a juste poussé un grand cri ! », a déclaré Spielberg au New-York Times.

Harrison Ford (à propos de cette scène) : « Elle posait quelques problèmes, notamment lorsque je suis censé tomber devant la roue de l'avion, alors que celui-ci tourne sur lui-même. Il fallait que je fasse un bond en arrière pour éviter d'être écrasé. J'ai répété la scène environ cinq fois et tout s'est parfaitement passé. Et quand nous avons procédé à la prise de vue définitive, mon pied a glissé sur le sable et ma jambe s'est retrouvée coincée sous la roue. Mais j'ai eu de la chance et je n'ai pas été blessé. » L'Écran Fantastique N°22

Le saviez-vous ?

Harrison Ford a pourtant eu un ligament déchiré pendant cette scène. Très réaliste, la prise a été conservée au montage !

Une des roues de l'avion lui est passée sur le genou gauche et lui a déboîté la rotule. Les options de soins médicaux étant relativement limitées en Tunisie, il n'a eu d'autre choix que de continuer le tournage dans cet état. On lui a simplement appliqué de la glace et un bon bandage…

Le Bantu Wind

Comme un sous neuf !

Norman Reynolds : « Le Bantu Wind était rouillé et tout abîmé et c'était parfait pour nous. Quelques jours avant de tourner la scène, on est allés voir le bateau et à ma grande stupeur, il avait été complètement repeint. Plus de rouille, il était blanc et bleu. Malgré le peu de temps qu'il restait, j'ai dû renvoyer nos peintres qui lui ont redonné son aspect d'origine. » DVD de bonus

Voir aussi la page véhicules.

Un équipage atypique !

Vincent Joliet (Premier assistant réalisateur, équipe française) : « Un jour, on m'a laissé sur le Bantu Wind, pour un plan du bateau virant de bord. J'essayais de trouver le Capitaine, un Irlandais, qui avait un équipage pakistanais. Ils avaient piqué tout notre équipement, les haut-parleurs, les talkies-walkies, la nourriture… Tout.

Et finalement, j'ai trouvé le Capitaine du bateau sous une table, ivre mort. J'ai alors appelé à la radio le Capitaine du port de la Rochelle pour qu'il vienne à bord. On ne pouvait pas manœuvrer car tout l'équipage était complètement bourré. Pendant ce temps-là, dans l'autre radio, l'équipe de tournage me criait, "Mais vous allez bouger ce bateau ?" sans que je puisse rien faire ! J'ai finalement réussi à secouer deux ou trois membres d'équipage et l'on est reparti. »

Dernière mise à jour le 25/06/2012

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